Phi Phi / Musique
On peut être un génie de la sculpture, l'auteur excusez du peu de l'une des sept merveilles du monde, et ne pas être un homme comblé pour autant. Cherchant l'image de La Vertu dans les rues d'Athènes, Phidias dit "Phi-Phi" dans l'intimité va en voir des vertes, des pas mûres, et des délicieusement à point, comme la jeune Aspasie "croisée sur le trottoir parce qu'elle le faisait."
Quant à madame Phidias, elle aura bien du mal à retenir les ardeurs d'un Apollon, qui serait parfait pour "faire L'Amour"... On imagine l'imbroglio drolatique, plastique et conjugal qui s'ensuivra. "J'en perds la tête !", s'écrie la Victoire de Samothrace. "Les bras m'en tombent !" lui répond la Vénus de Milo...
Créée en 1918 le lendemain même de la victoire, Phi-Phi donnait le ton et le coup d'envoi des Années folles. Tout en gaieté, en anachronismes charmants, en costumes grecs et en esprit gaulois, l'opérette fit un malheur et la joie de ses auteurs : en 1951, elle avait été donnée à plus de 40 000 reprises et traduite en douze langues...
Les Brigands avaient déjà côtoyé le grand librettiste Albert Willemetz avec Ta Bouche, Toi c'est moi et Arsène Lupin banquier. Avec Phi-Phi, ils abordent la grande pierre de son édifice. A leurs côtés, le metteur en scène Johanny Bert a imaginé une version pour chanteurs et marionnettes, qui racontent une histoire où les corps sont objets d'étude et de convoitise...
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